Faites vos courses!

Tiendas ou échoppes, centres commerciaux de style soviétique ou ultra moderne, marchés ou à même le sol, voilà autant de lieux où vous trouverez tout ce que vous cherchez, et plus encore! Tout? Oui, du ressort pour votre combi au N°5 de Chanel en passant par les épices, fruits et légumes aux mille couleurs et odeurs et les autocollants Hannah Montana.

En Bolivie, il n’est pas une seule ville où nous ayons mis les pieds sans aller au Mercado Central. Comme au Pérou, on y fait ses courses, on y petit-déjeune, déjeune, goûte et dîne. En Inde, les marchés sont moins bien ordonnés qu’en Bolivie ou au Pérou et il y a peu de marchés « en dur ». Ici, on trouve plutôt des dizaines d’échoppes alignées. Les légumes se vendent souvent parterre, de même que dans les Andes. Tant au Pérou qu’en Inde ou en Bolivie, on peut se demander comment fonctionne la concurrence… en effet, tout le monde vend la même chose au même endroit. Ainsi on trouve la rue des pièces mécaniques pour les voitures dans Old Delhi, le centre commercial-temple de la contrefaçon où s’alignent par dizaines les vendeurs de DVD et de CD à Polvos Azules dans le Centre de Lima, Nehru Place à Delhi vous offre tout le matériel informatique dont vous pouvez rêver…

Globalement, les marchands de rue vendent des « merdouilles » pour la maison et des cochonneries à manger. Mais se promener dans les rues commerçantes et les marchés est un véritable festival pour les sens: odeurs, bruits et images détonnantes!

La rue des mécanos à Delhi:

Ailleurs en Inde:

Magasin de malles à Udaipur

Les marchés boliviens:

Marché de Punata

Marché de Sucre

Pauline et Thomas goûtant à l'Api et aux Buñuelos à Potosi

Les marchés au Pérou:

Chapeliers dans le Mercado Central d'Arequipa

Revue de presse

Ces dernières semaines, l’Inde et le Pérou sont dans l’actualité internationale. Nous avons sélectionné pour vous:

– Les attentats de Novembre 2008 à Bombay refont parler d’eux 2 ans après à l’occasion du procès d’un Américain impliqué dans l’attaque terroriste qui avait fait près de 600 blessés et 166 morts. Un récit du Monde, et le journal a également publié un article sur les relations indo-pakistanaises qui restent tendues après l’attentat de Pune d’il y a quelques semaines.

– Un surfeur péruvien qui se sert de son alpaga – une des 4 espèces de lama – pour prendre les vagues (source: Anne-Laure). Sur le Telegraph, l’article en anglais qui relate cette histoire insolite et l’article en espagnol sur le Comercio qui aborde la polémique créée au Pérou.

– L’Inde demande à ce que les Sikhs puissent conserver leur turban en France, car c’est une marque de leur identité. L’article est sur Rue89.

Delhi envisage de supprimer ses rickshaws car ils sont polluants et les chauffeurs impolis… Il y a tout de même 75 000 rickshaws dans la capitale indienne! Et aucune solution n’est proposée pour les remplacer par un réseau de transports en commun. L’article est en anglais sur Le Guardian.

Le Rajasthan

Le Rajasthan est l’une des régions les plus touristiques de l’Inde. Terre des Maharajas, c’est ici que l’on trouve le plus grand nombre de palais et de citadelles du pays. Nous nous sommes rendus dans la capitale de cet État de 342 000 km carrés, qui se situe au sud-ouest de Delhi.

Nous visitons à Jaipur le Palais du Maharaja, ou City Palace. Celui-ci y réside toujours avec sa famille. Les décorations et les fresques picturales témoignent du faste passé. Nous apprécions tout particulièrement la minutie dans l’exécution du travail par les artisans-artistes. A droite, la porte représentant le printemps avec un paon et des fleurs de lotus; elle est entourée de 3 autres portes, une par saison.

Jaipur est une ville à taille « humaine » (2,4 millions d’habitants), construite dans le désert. Elle témoigne d’un urbanisme particulier et est surnommée la « ville rose » pour la couleur de ses bâtiments (anciens). C’est la capitale du Rajasthan.

Le lendemain, nous nous rendons à Amber Fort, cette citadelle ocre contraste avec le reste de la petite ville miséreuse où il se situe. Une rampe avait été construite spécialement pour faciliter l’accès des éléphants à l’intérieur du Fort. Au loin, nous apercevons la muraille qui entoure la ville pour protéger l’ancienne résidence du Maharaja.

Les détails des « fenêtres » permettaient d’observer l’extérieur sans être vu. Idéal pour cacher les nombreuses concubines du Maharaja du regard des passants curieux.

Nous partons pour Udaipur, autre cité maharanie, plus au sud. Cette ville est située au bord d’un lac, premier lac artificiel, créé par détournement d’une rivière, dans le sud du Rajasthan. Des collines et des forêts l’entourent. Palais du Maharanah: Lake Palace.

Un site touristique paradisiaque et romantique… mais faire un tour dans la ville moderne montre que le tourisme n’est qu’une vitrine.

L’auto-rickshaw, ou comment se croire dans GTA-ViceDelhi

Les cheveux aux vents, les voitures qui vous frôlent, mieux encore que les fameuses motos Enfield et leur doux vrombissement, la sensation de frôler le bitume… les villes (et campagnes indiennes) ne manquent pas d’attraits…A condition de pouvoir y circuler… Et en auto-ricksaw de préférence…

Rickshaws en file indienne

L’auto-rickshaw est un petit véhicule motorisé fabriqué par Bajaj pour 2 à 4 personnes, souvent peint en jaune et vert. En espagnol on parle de « moto-taxi » et on en trouve au Pérou, mais rien à voir avec la nuée qu’ils sont en Inde. Une course coûte environ 10 roupies au kilomètre (soit 16 centimes d’euros), mais les prix varient selon les villes et les chauffeurs.Un compteur existe et est allumé, mais 90% des courses se négocient avant de monter; dommage pour nos visages pâles. Cependant, Alexandre a acquis un véritable talent dans la négociation du prix à coup de « Come on Bhaya, Sarvaprya Vihar, ITT Gate ke pass, only twenty ruppies » et « What? No, no, no, thirty [teurti]’s good price ».

Le compteur, un élément décoratif au même titre que des images de Shiva et Ganesh

Dans les petites villes – c’est-à-dire celles qui ne comptent pas plus de 2 millions d’habitants – il y a plus souvent des cyclo-rickshaws, qui sont tirés par un homme sur sa bicyclette. Et enfin à Kolkata (Calcutta)  il y a encore quelques milliers de pousse-pousse « pédestres » mais la municipalité ne délivre plus de licences (même si le nombre de rickshaw-wallah travaillant au noir est encore extrêmement élevé). Dans Old Delhi, la population et la circulation sont si denses que marcher nous fait aller plus vite! Cela n’en demeure pas moins le meilleur moyen de ne pas s’enfoncer dans la boue pendant la mousson. Et il faut avouer que l’enchevêtrement des ruelles est tel que l’on ne peut pas se passer de ces conducteurs qui connaissent chaque ruelle de leur quartier (et uniquement de leur quartier, le reste de leur connaissance en géographie delhite étant très partielle).

L'équipement de choc pour le rickshaw: lunettes et foulard-voile pour éviter la poussière

A Mumbai (Bombay) les auto-ricksaws ont été interdits dans le centre-ville pour réduire la nuisance sonore et la pollution. Mais aussi pour donner une image plus « chic » à la vitrine de la tant promue, mais peu trouvée, « Shining India« . Ainsi, on ne trouve dans le centre touristique de la capitale économique du pays que des taxis Ambassador jaune et noir.

Les ambassadors dans Mumbai

Mais derrière l’aspect authentique, la vie des rickshaws-wallahs n’est pas toute rose.

Souvent originaires de l’Uttar Pradesh ou du Bihar (des états particulièrement pauvres d’Inde),  ils dorment dans leur véhicule à défaut de trouver un véritable toit. Ils ne sont d’ailleurs que rarement  propriétaires de leur engins fous furieux, mais ne sont pas employés non plus. Ils paient leur licence quotidienne à celui que nous appellons « chef-rickshaw » à défaut de connaître son véritable titre, qui est possède en général une petite dizaine de rickshaws qu’il loue aux chauffeurs. Cette licence s’élève, d’après certains chauffeurs à prêt de 500 roupies par jour (une somme très conséquente, voire supérieure à ce qu’ils peuvent gagner en un jour de travail). Mais les compagnies de rickshaw permettent à leurs chauffeurs d’avoir accès à certaines facilities, comme une paillasse pour dormir ou l’accès à un tuyau d’eau. Pour les autres, ça sera la nuit dans la rue. Parfois, les stands où ils peuvent attendre sont plus « développés » et disposent également d’un dabha (resto de rue) de fortune…

A Jaipur, haut lieu touristique indien, les rickshaw-wallahs parlent tous anglais et souvent le français (enfin quelques mots…). C’est donc pour eux beaucoup plus facile de demander des prix 3 ou 4 fois plus élevés que la normale aux touristes fraîchement débarqués et qui trouvent qu’une course à 1$ n’est pas trop cher payée (vrai), même si elle n’en vaut que le tiers en Inde. Une fois, l’un d’entre eux m’a même présenté une carte orange à son nom, prouvant un de ses multiples passages à Paris. Devant mon air surpris (et ce n’est pas peu dire, un simple voyage touristique en Inde, en train, étant probablement, pour un rickshaw-wallah une chose extrêmement rare, alors un voyage en Europe…) il m’a expliqué qu’étant membre d’un coeur de musique traditionnelle rajathanaise il venait 6 mois par an à Paris, et que conduire un rickshaw était pour lui un « part-time job très fun »…

Un cyclo-rickshaw

Les cyclos-rickshaw (et bien sûr les « puller » de pousse-pousse de Kolkata) sont placés en bas de l’échelle du rickshaw-wallah. Qu’est-ce qui pousse un homme à devenir chauffeur de rickshaw ? L’accroissement de la population, la perte de terres due à la montée des eaux (pour le Bangladesh), le manque de débouchés dans le monde rural, l’illettrisme, tout ceci conduit vers cette profession de rickshaw-walllah et surtout « à la ville ».

Du pain et des poulets

C’est bien connu, la cuisine indienne, ou plutôt les cuisines indiennes, nous en mettent plein les sens! Des couleurs aux saveurs, aux odeurs, et au toucher ces plats qui ne paient pas de mine (et dont il vaut mieux ignorer les conditions spacio-hygiéno-temporelles dans lesquelles ils ont été faits) tiennent leur réputation internationale. Voici une sélection, de quoi vous mettre l’eau ou plutôt le feu à la bouche (littéralement).

Boire des coups en Inde, c’est sobre et plein de saveurs!

Fresh Lima Soda

Le lassi est un yahourt sucré (miam!) ou salé (yurk!), qui est absolument essentiel pour calmer le piquant des épices. On peut aussi y ajouter de la mangue (mango lassi). Le bhang lassi, à base de marijuana, porte bien son nom car son effet est renversant!

Le Fresh Lime Soda est une des boissons les plus simples et faciles à trouver dans une rue indienne. Il se prépare avec du citron pressé dans lequel on verse du water soda, et l’on ajoute du sucre ou du sel. Tout aussi désaltérant mais bien meilleur que le Perrier-citron, on l’appelait « the supreme quencher of colonial thirst » [littéralement, « l’étancheur suprême de la soif coloniale »].

Le chaï [tchaï] est la boisson la plus répandue en Inde. C’est du thé noir au lait, bouilli avec des épices: gingembre, cardamome, clou de girofle, cannelle, poivre noir… Boisson typique de l’Inde certes, mais chaque région adapte la recette: au Cachemire, par exemple, on l’élabore avec du safran! Les chaï-wallahs, vendeurs de thé ambulants, parcourent les quais de gare en criant d’une voix nasillarde « Chaï! Chaï! Chaï! », appel au ralliement des amateurs qui lui lancent 3 ou 6 roupies en échange d’un verre.

Les jus de mangue, d’orange (mandarine), d’ananas ou de canne à sucre sont répandus mais ils ne font pas concurrence aux jus de fruits que l’on trouve au Pérou qui sont à mon avis hors-compétition.

Avouons-le, on trouve quand même de l’alcool en Inde!

Le gin bien connu Bombay Sapphire tout d’abord, mais l’on boit surtout le rhum Bacardi (qui est le plus vendu dans le monde et possède Bombay Sapphire) dans les soirées branchée de Mumbai.

Les mini-Bacardi sont au citron, à l’orange, au goût « tropical »… de quoi colorer les verres!

L’Old Monk donnera un peu de caractère à votre bar, avec sa couleur ambrée.

Mais comme partout, l’alcool le plus bu et vendu reste la bière. En Inde on boit de la KingFisher, également le nom d’une compagnie aérienne et d’une eau.

A table!

Petit mémento de la tenue à table en Inde:

> On mange avec les doigts. Mais l’on ne mange qu’avec la main droite, la main gauche étant consacrée à des tâches impures du côté des toilettes – il n’y a pas de papier toilette en Inde (passons les détails techniques) – et tout restaurant ou boui-boui (ou presque) a un lavabo pour se laver les mains, sans savon et à l’eau froide pour être sûr de ne pas tuer les bactéries. Manger le riz avec les doigts, c’est comme pour le couscous: on en met partout!

> Vous pouvez poser vos coudes sur la table sans souci (tout comme au Pérou d’ailleurs) du moment que vous arrivez à déchirer votre naan (pain) avec trois doigts.

> En général, on ne mange qu’un plat et parfois une petite douceur.

Le menu

La base de la nourriture indienne est le riz, ou les lentilles, et du pain avec des sauces. Les hindous sont végétariens et ils considèrent les vaches comme sacrées; les musulmans ne mangent pas de porc (28% de la population). Ca limite franchement les carnivores! Adieu donc boeuf bourguignon ou rôti de porc aux carottes, ici c’est plutôt dal et curry, parfois un chicken byriani.

Le dal est le « plat du pauvre », mais c’est un délicieux repas de lentilles accompagné de riz (plat du pauvre on a dit, il faut que ça cale!).

Le thali est un plat servi dans une gamelle de métal compartimentée pour recevoir les différentes sauces, le riz et les pains.

Le chicken tandoori se compose de poulet au curry (le curry est un mélange d’épices) cuit avec du yahourt pour apaiser les épices.

Le byriani est l’équivalent indien de l’arroz péruvien: une montagne de riz avec au choix du poulet, des fruits secs (kashmiri byriani), des légumes…

Thali et uttapam, servis sur des feuilles de bananiers

Le masala dosa est une spécialité du sud de l’Inde. Cela ressemble à une crêpe au blé noir avec un mélange de légumes à la sauce masala. Dans sa forme plus aérienne et plus simple, le dosa ne comporte que la crêpe que l’on mange avec la sauce masala et de la noix de coco écrasée.

Poisson frit, riz, ananas sur feuille de banane dans les backwaters du Kérala

Dans le sud toujours, le riz est rouge et cuit d’une manière différente des autres régions du pays (il est beaucoup plus aqueux) et l’on mange également du poisson frit, avec de l’ananas, de la noix de coco rapée et des noix de cajou. Dans le nord au contraire, on trouve plus de viande, comme dans le fameux restaurant Karim’s.

Les sauces se font à base de piments, de fromage, de légumes (tomate, aubergine, poivron…) et de fruits (bananes, noix de coco…).  Le pain lui n’est pas en reste. Il en existe un grand nombre mais la cuisine du nord de l’Inde en comporte une quantité plus variée. Le plus simple est le chapati, simple galette, il est à la base des repas pour les personnes les plus pauvres. Plus riche, avec un goût et une texture plus recherchés vient ensuite le naan qui est le plus connu. C’est aussi le pain fait avec le tandoori. Il est souvent fourré avec différents ingrédients: on parle ainsi de butter naan, de paneer naan (fromage frais)…On peut aussi manger des paratha, des pains encore plus consistants et qui sont eux fait avec des aliments en addition au simple chapati. Ce sont presque des plats à part entière, assez épais, par exemple les alus parathas, du pain à la pomme de terre. Point de baguette par contre…

Pour le dessert, nous vous conseillons les gulaab jamun, boulettes au lait dorées à la poële et servi dans du sirop parfumé à la cardamome ou à l’eau de rose, ou le keer, riz au lait saupoudré de pistache râpée.

Au marché, le choix des épices prend du temps

Sacs de piments entiers

Le poisson sèche sur le bord de la route à Goa

Au pire, il reste toujours McDonald’s, au menu adapté entre veg et non-veg et son fameux Mac Maharadjah: